• Gabriel du Château l'Epine
    Les producteurs

    Rencontrez Gabriel, viticulteur au domaine Château l’Epine

    Bonjour Gabriel, pourriez-vous nous rappeler qui vous êtes et quel est votre rôle au sein du domaine.

    Je m’appelle Gabriel Ardouin et je dirige le domaine du Château L’Epine, implanté en Gironde. C’est une exploitation familiale depuis trois générations, mon grand père a fondé la propriété, mes parents ont repris la succession, puis ce fut à mon tour en 2012. 

    Vous auriez pu reprendre le domaine en apprenant aux côtés de votre mère, mais vous avez pris le chemin des études… en Californie ! Qu’est-ce que ces études vous ont apporté dans votre métier de vigneron ?

    J’ai toujours eu envie de faire des études aux Etats-Unis. Et puis je voulais apprendre à gérer une entreprise, ce qui nécessite des compétences en stratégie, management, comptabilité, marketing etc. J’avais aussi comme projet de dynamiser le domaine, qui était vieillissant. J’ai d’ailleurs créé notre premier site internet depuis les Etats-Unis, puis la newsletter, mais aussi de nouvelles cuvées. J’ai également participé à l’essor de l’oenotourisme autour du St Emilion, notamment en invitant le public à la propriété. Le village voisin est classé au patrimoine mondial de l’UNESCO, ce qui est d’une grande aide dans cette activité.

    Pourquoi avoir choisi les Etats-Unis alors que la viticulture est un art bien français ? 

    J’ai toujours eu un intérêt pour ce pays, ma famille a déjà vécu là-bas et je voulais découvrir ce qu’il se passait ailleurs. C’est aussi spécifique à ma génération, les gens voyagent de plus en plus, même dans le domaine viticole.

    Votre domaine est donc une histoire de famille, il y a-t-il eu un conflit entre tradition familiale et modernité lorsque vous avez repris l’activité ?

    C’était le cas au début. Ma mère avait ses habitudes étant donné qu’elle s’occupait de la propriété depuis 30 ans, et moi j’arrivais des Etats-Unis avec plein d’idées, c’était compliqué. Mais avec le temps, j’ai montré que j’étais capables de faires des choses intéressantes et ma mère a progressivement lâché prise.

    Qu’est ce qu’il vous plaît le plus dans votre métier ?

    Le fait de créer quelque chose de soi même, il y a un côté artistique, on part d’une plante et on arrive à un produit alcoolisé dans une bouteille. Il y a aussi un changement perpétuel avec le phénomène de millésime, ce qui fait qu’on ne s’ennuie jamais. Et puis, j’ai la chance d’avoir des tâches variées puisque j’alterne entre la production et la commercialisation.  

    Sur votre site vous parlez du Millésime 1990, les vins de cette année ont été exceptionnels, qu’est ce qui les différencie des autres ?

    Le millésisme 1990 est le vin qui m’a donné envie de faire ce métier. C’est mon cousin viticulteur qui en voulant m’initier au vin, me l’a fait goûter, et ça a été l’élément déclencheur.

    Bouteilles de vin Château l'épine

    Quel est votre vin préféré et que mangez-vous avec ?

    J’aime beaucoup le millésime 2016, il est semblable à ceux de 90 et 2010. Je n’avais jamais vu des raisins comme ça avant cette année, je voyais au fur et à mesure de la vinification que le vin serait exceptionnel. Et je n’ai pas été déçu à la dégustation. L’association du vin rouge avec une entrecôte est délicieuse, surtout si elle est cuite au sarment de vigne qui est une technique très connue dans la région bordelaise.

    Votre domaine est certifié Haute Valeur Environnementale (HVE), pourquoi avoir fait ce choix ?

    On a toujours été sensibles à l’environnement, on n’a jamais désherbé nos vignes et on travaille nos sols. Récemment on a implanté des maisons à insectes pour favoriser la biodiversité par exemple. Nous on travaille en biodynamie depuis quelques années parce qu’on cherchait une alternative écologique sans être confiné par le label biologique. La certification HEV est un bon compromis.

    Vous avez créé un “Wine and Barbell club”, qui semble être un club alliant le sport et le vin. Qu’est ce que c’est ? Est-ce le reflet de votre volonté de casser les codes ?

    C’est un système très utilisé aux Etats-Unis, le client s’abonne gratuitement et reçoit du vin régulièrement au cours de l’année. Ce système lui donne accès à des tarifs préférentiels. Le but est effectivement de casser les codes traditionnels et de fidéliser le client. On a choisi le thème du crossfit pour ce système d’abonnement parce qu’on est sportifs et qu’on voulait sortir de l’ordinaire. Ça correspond bien à ma personnalité dynamique. 

    Avez-vous des nouveaux projets pour votre activité ? 

    On aimerait exporter aux Etats-Unis à l’avenir, pour ça je me concentre sur la production et ma compagne sur la commercialisation.
    On aimerait aussi planter des parcelles de vin blanc sec, réintroduire un vieux cépage rouge, agrandir le Sauternes, on a plein de projets !

    Pour finir, avez-vous une anecdote amusante à nous raconter ?

    Quand j’avais 5 ans, je me promenais dans le chai et je suis tombé dans un cuvon, seules mes bottes dépassaient ! Mon cousin m’a rattrapé et mon père m’a dit “surtout tu dis rien à ta mère !”. Mais ma mère est rentrée et en voyant le petit couvert de raisin, elle s’est écriée “qu’est ce qu’il s’est passé ?”, ce à quoi j’ai répondu “maman il est bon le vin”. Depuis je suis devenu un peu comme Obélix, tombé dans la marmite enfant, et depuis passionné de vin. Les bottes que je portais sont même exposées au château !