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Rencontrez Erwin et Julien de la Brasserie 3 Mâts
Bonjour messieurs, je vous laisse vous présenter et expliquer votre rôle au sein de la brasserie.
Erwin : Je m’appelle Erwin, j’ai 31 ans et j’ai créé ma micro brasserie il y a 3 ans, je suis à la fois le gérant et le brasseur.
Julien : Je suis Julien, j’ai rejoint Erwin il y a 1 an, je m’occupe plutôt de la partie administrative. On s’est connus avec Erwin en primaire grâce à nos mamans qui étaient copines, on a fait nos vies chacun de notre côté et quand je suis revenu de Nouvelle Zélande, ma mère m’a dit qu’Erwin avait monté sa brasserie, j’ai décidé de le rejoindre.
D’où vient votre passion pour la bière ?
Erwin : je suis d’abord un fan de cuisine, que j’ai beaucoup pratiquée avec mon père, j’ai donc toujours aimé jouer avec les saveurs. Puis plus tard j’ai découvert la bière, notamment quand j’ai fait mes études dans le Jura, puis au Quebec. J’étais fasciné par le fait qu’ils utilisent des souches de levure différentes pour donner une identité propre à chaque bière. C’est là que j’ai eu le déclic, je voulais partager les goûts que j’avais connu à l’étranger, dans mon pays.
Julien : Pareillement, j’ai commencé à m’y intéresser lorsque je suis parti à l’étranger, en Nouvelle Zélande, c’est un pays qui a une diversité énorme de bières.
Le thème de votre brasserie tourne autour du voyage en bateau, pourquoi avoir choisi cette thématique pour illustrer vos bières ?
Erwin : Tout d’abord j’ai des origines bretonnes, la mer symbolise un retour aux sources pour moi. Et j’ai beaucoup voyagé, au Quebec, en Ecosse, et en Suisse, le voyage c’est donc un thème qui me parle. En lançant cette brasserie, j’avais envie de faire vivre des expériences gustatives nouvelles aux clients. Goûter nos bières c’est voyager quelque part.
Vous avez donc beaucoup voyagé, qu’est ce que ça vous a appris humainement et dans votre travail de brasseur ?
Erwin : Voyager ça développe l’ouverture d’esprit, le sens de la débrouille, la prise de risques aussi. Professionnellement, j’ai appris de nouvelles manières de brasser, l’existence de nouvelles matières premières, de nouvelles textures etc.
Julien : Voyager t’oblige à être un peu aventurier, j’ai dormi pendant 3 mois dans une tente en Nouvelle Zélande par exemple !
Vous racontez sur votre site l’histoire des marins qui quittaient femme et enfants pour partir à l’aventure, vous étiez dans cet état d’esprit lorsque vous avez créé la brasserie ?
Erwin : Créer sa boîte c’est un peu l’aventure oui, c’est prendre un risque financier, mais aussi personnel parce que tu ne te consacres plus qu’à ça. Et puis tu ne sais pas où tu vas, t’es en roues libres.
Julien : Je suis admiratif de ces explorateurs qui sortaient de leur zone de confort pour partir dans l’inconnu et réaliser de grandes choses. Notre société ne valorise pas assez ces gens aujourd’hui.
Qu’est-ce qu’une bonne bière selon vous ?
Erwin : C’est une bière équilibrée entre l’amertume, le sucre et l’acidité. Mais c’est surtout une bière qui après l’avoir bue, nous fait dire : “j’ai passé un bon moment”.
Un accord met/bière favori ?
Erwin : Une pills avec des crustacés pour faire ressortir le goût de la mer.
Julien : Une stout avec une pièce de boeuf, un régal.
Vous êtes adeptes des bières originales (aux notes de chocolat ou d’hibiscus par exemple), pensez-vous qu’on puisse utiliser n’importe quel ingrédient dans le domaine brassicole ?
Erwin : Oui tant que celui-ci ne prend pas le dessus sur le goût de la bière. Il y a bien des bières au crabe, aux bonbons etc.
Vous participez à beaucoup d’événements dans la région, est-ce seulement pour vous faire connaître ? Ou également pour faire vivre vos produits à travers ces événements ?
Erwin : Oui on veut se faire connaître mais pour nous la bière a un côté social, elle véhicule des valeurs de partage. On refait le monde autour d’une bière. C’est pour ça qu’on participe à ces événements.
Julien : La brasserie artisanale est populaire, on veut rendre les bières artisanales accessibles à tous, quitte à sacrifier nos marges, c’est pour ça que nos bières sont accessibles aussi.
Vous avez fait partie d’un panier “Les producteurs associés” (concept qui propose des paniers de produits issus de commerces locaux), c’est important pour vous de promouvoir la consommation locale ?
Erwin : On veut montrer aux gens qu’il y a un vrai dynamisme au niveau local, qu’il y a une grande diversité de bières proposées même si c’est dans une zone limitée.
Quelles sont les difficultés auxquelles vous êtes confrontés ?
Julien : Les fameux “contrats brasseur”, ce sont des contrats entre les bars et les producteurs qui impliquent une exclusivité, c’est à dire que le bar ne peut pas proposer toutes les boissons qu’il veut, notamment si elles font concurrence au producteur. C’est ce qui limite énormément l’offre de bières de micro brasseurs dans les bars. La très grande majorité des bars fonctionne avec ce type de contrat.
Avez-vous des projets pour l’avenir ?
Erwin : On aimerait agrandir la brasserie, mais aussi changer notre design et nos bouteilles pour proposer quelque chose de plus classique.
Avez-vous une anecdote à raconter ?
Erwin: On a essayé de faire rentrer nos bières dans un bar pendant 2 ans, il a toujours refusé. Puis un jour nos bières sont entrées dans le bar d’en face et elles ont fait un carton. Le lendemain, le premier bar nous rappelait.
Un mot de la fin ?
Julien : N’hésitez pas à essayer des goûts différents, même s’ils vous semblent bizarres, vous découvrirez forcément quelque chose !